Levadee de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар) - Страница 68

Изменить размер шрифта:

— Mais, ce Juve, le vrai Juve, où est-il donc ?

Juve, en guise de réponse, éclatait de rire :

— Je vous salue, madame, faisait-il et j’ai l’avantage de me présenter moi-même à vous. C’est bien moi Juve, et ce n’est personne d’autre, je vous prie de le croire.

***

Une heure plus tard, Juve et M. Havard, prenaient congé de M me Granjeard et de son fils, définitivement innocentés, sauvés du déshonneur et de la ruine. Le chef de la Sûreté et le policier les abandonnaient à leur bonheur, à la paix enfin retrouvée.

Seulement, M. Havard, amicalement, frappait sur l’épaule de Juve :

— Mon cher, je vous retiens à déjeuner. Vous avez bien des choses à me dire, car enfin, il y a un détail que j’ignore, et qui a son importance, si je sais comment vous avez établi que Fantômas était le coupable, je ne vois pas du tout comment vous avez retrouvé l’argent des Granjeard.

— Bah, cela n’a pas grand intérêt.

Sur les instances du chef de la Sûreté, pourtant, Juve se décida à sortir de sa modeste réserve. Il conta, en détails, comment, de la rue Froidevaux il avait poursuivi Fantômas, saisi par le vertige avait jeté dans le vide le portefeuille bourré de billets de banque, puis, avait bondi sur le toit de l’ascenseur qui le mettait hors d’atteinte :

— À ce moment, précisait Juve, j’étais naturellement furieux. Remarquez, Monsieur Havard, que ces événements avaient lieu ce matin, à une heure et demie. Il faut encore que nous ayons eu la veine d’arriver à temps. Je me disais : il a laissé les billets en bas. S’il trouve moyen de descendre pour les rattraper, je suis roulé de toutes les manières.

— En effet, et alors ?

— Alors, continuait Juve, je me trompais tout bonnement. Figurez-vous qu’à peine Fantômas était-il disparu sur le toit de son ascenseur, que j’apercevais, remontant vers votre serviteur, toujours cramponné aux charpentes de la tour, l’énorme contrepoids de l’ascenseur. Or, savez-vous, ce que le hasard avait fait tomber sur ce contrepoids, ce que ce contrepoids me rapportait ?

— Ma foi, non.

— Les billets de banque. Fantômas avait jeté son portefeuille au hasard, et il était tombé là-dessus. Je n’ai eu que la peine de les cueillir au passage. Descendu de la tour, je suis naturellement parti à toute allure, non pas à la recherche de Fantômas, disparu, évanoui, comme bien vous pensez, mais à Saint-Denis. Je savais que nous étions le 31, jour d’échéance, je connais la situation désespérée des Granjeard. Bref, vous avez vu le reste. J’ai encore eu la veine d’arriver à temps. Tout est bien qui finit bien, monsieur Havard. Mais une fois de plus Fantômas m’a échappé. Ah, par exemple, je vous promets bien que je ne lui laisserai pas un long répit. Je vais me reposer deux jours, puis…

— Vous tenez à vous reposer, Juve ?

— Dame, sans doute, pourquoi ?

Le visage tout à l’heure souriant du chef de la Sûreté s’était singulièrement rembruni :

— Figurez-vous, faisait-il lentement, que ce matin même, on m’a signalé par télégramme, un crime inouï, atroce, incompréhensible, quelque chose qui dépasse en horreur et en mystère tout ce que l’on peut inventer… cela se passe dans les Landes, Juve, mon vieux Juve, j’avais pensé à vous. Est-ce que ?

Juve ne semblait plus du tout songer à prendre de repos. Avec une voix tranquille, comme parlant d’une chose toute naturelle, le policier déclara :

— Donnez-moi tous les détails connus, chef, je vais partir là-bas immédiatement.

FIN

Оригинальный текст книги читать онлайн бесплатно в онлайн-библиотеке Knigger.com