Le Voleur dOr (Золотой вор) - Страница 93

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Lorsqu’ils arrivèrent sur le trottoir, les trois hommes poussèrent un cri.

Juve et Havard manifestaient leur satisfaction : la voiture cellulaire était là, avec un garde municipal debout près de la porte entrouverte.

Chose étrange, Fantômas, à la vue de cet appareil, ne semblait pas autrement ennuyé… Son visage, qui jusqu’alors semblait inquiet, exprima également la satisfaction.

— Eh bien ! articula-t-il, feignant l’indifférence, montons, messieurs !

M. Havard passait le premier, s’en allait au fond du couloir. Fantômas gravissait ensuite les marches de là voiture et venait se placer dans une des petites cellules réservées aux prisonniers qu’on transporte.

Juve montait ensuite, non sans avoir crié au cocher :

— À la Santé !

Puis, c’était au tour du municipal de s’installer dans le vestibule, qui démarra lourdement…

Quarante minutes s’étaient écoulées, que la voiture cellulaire roulait toujours.

On était horriblement secoué, elle allait à très vive allure ; les chevaux, perpétuellement stimulés par le fouet du cocher, sans cesse galopaient…

Juve et Havard, qui se tenaient dans le couloir étroit du véhicule, à deux ou trois reprises s’étaient dit :

— Quel drôle de chemin prend cet homme ! comment se fait-il que nous ne soyons pas arrivés, surtout du train dont nous marchons ?

À vrai dire ce n’était pas là leur principale préoccupation : ils s’inquiétaient surtout de Fantômas.

Il ne se passait pas de minute qu’ils ne jetassent un coup d’œil sur leur prisonnier. Or, celui-ci ne bronchait pas, demeurait impassible dans se petite cellule.

À un moment donné, la voiture s’arrêta.

Mais la voix du cocher retentit. L’homme criait :

— Porte, s’il vous plaît !

On attendit quelques secondes :

— Nous sommes arrivés ! dit Juve en se penchant à l’oreille de M. Havard.

La voiture cellulaire s’ébranlait à nouveau ; il y eut une violente secousse, faisant remarquer qu’on passait sur un caniveau… Puis, ayant franchi une voûte sonore, la voiture s’arrêta dans une cour…

Le garde municipal ouvrait la porte, Juve descendit d’abord et s’arrêta net, regardant autour de lui d’un air stupéfait !

— Ah çà ! où donc ce cocher les avait-il menés ?

D’ordinaire, les voitures s’arrêtaient dans la première cour de la Santé, juste en face la maison du greffe, pittoresque immeuble tout garni de lierre. Or voici que ce paysage, familier à Juve, ne lui apparaissait point. Au même instant, le policier poussait un hurlement !

Il se sentait saisi, appréhendé par derrière, immobilisé par de robustes liens, puis renversé sur le sol !

— Ah ! nom de Dieu ! jura Juve.

Au même instant, toutefois, le policier s’arrêtait de se démener, pour voir ce qui se passait…

Et ses yeux s’écarquillèrent au spectacle extraordinaire qui se déroulait devant eux.

Au moment où M. Havard descendait à son tour de la voiture cellulaire, c’était le garde municipal lui-même qui se précipitait sur lui et qui le ficelait !

Enfin, du véhicule sortait Fantômas, non sans difficulté, car le bandit avait encore aux mains les menottes et le cabriolet ! Mais quelqu’un s’approchait… lui enlevait ses chaînes…

Et Juve reconnaissait l’individu à la face farouche, aux épaules de taureau, qui venait de libérer Fantômas !

— Le Bedeau ! pensa-t-il, c’est le Bedeau ! Ah çà ! Où sommes-nous donc ?…

Et, comme s’il avait deviné la question que se posait le policier, Fantômas s’approcha de Juve :

— J’ai l’honneur, dit-il en lui souriant d’un air féroce, de vous souhaiter la bienvenue, monsieur Juve !

« Contrairement à ce que vous pensiez, vous n’avez pas conduit Fantômas à la prison de la Santé, dans l’omnibus de la préfecture ! C’est Fantômas qui, dans sa propre voiture cellulaire qu’il a fait attendre à la porte du domicile de M. Havard, vous a conduits ici tous les deux ! chez lui ! Messieurs, j’ai l’honneur de vous informer que vous êtes désormais les hôtes, pardon… les prisonniers de Fantômas !

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